Voyager en covoiturage : 5 pièges à éviter en tant que conducteur

BlaBlaCar ou le covoiturage libre peuvent devenir un parcours du combattant avec un passager en retard, qui annule son trajet, exige de changer d’itinéraire… Voici les astuces d’AvoCotés pour éviter les pièges du covoiturage.

Qu’est-ce que le covoiturage ?

Le covoiturage désigne le partage d’un véhicule automobile par plusieurs personnes, pour partager les frais. C’est avant tout un service.

Comment fonctionne le covoiturage entre particuliers ?
Le Code des transports donne une définition précise du covoiturage. Il doit répondre à deux conditions :
– Le conducteur effectue le trajet par convenance personnelle et pour son propre compte, il ne cherche pas à se déplacer pour gagner de l’argent.
– Le conducteur ne doit pas chercher à faire de bénéfices, le tarif demandé à chaque voyageur correspond au partage des frais générés par l’utilisation du véhicule. L’argent perçu n’étant pas un revenu, il n’est pas soumis à la TVA et le conducteur n’est pas dans l’obligation de verser des cotisations sociales.

Quels sont les grands sites de covoiturage en France ?

Lorsqu’il s’agit de faire un trajet ponctuel, il est préférable de faire confiance aux sites de covoiturage reconnus pour mettre en relation des voyageurs.

Une simple recherche sur Google permet de découvrir les nombreux sites de covoiturage qui se partagent le marché. BlaBlaCar, le site n°1 du covoiturage, est le géant du secteur : il absorbe 90% du marché en France, en Allemagne et en Espagne !
D’autres acteurs internet pratiquent le covoiturage gratuit et libre parmi lesquels Roulezmalin.com, Laroueverte.com ou IDVROOM, le covoiturage de la SNCF très utilisé lors des grèves.

Comment le prix d’un voyage en covoiturage est-il fixé ?

¬ Comment calculer le prix d’un trajet en covoiturage ?

Il n’y a pas de réponse standard. Les échanges financiers entre les passagers et le conducteur sont basés sur le partage des coûts d’un trajet de covoiturage : le carburant, les péages, le nombre de passagers transportés et la commission de la plateforme de covoiturage qui a mis en relation les passagers et le conducteur.

Bon à savoir :
Faut-il déclarer aux impôts les revenus issus du covoiturage ?
Dans votre déclaration d’impôts, vous n’avez pas à déclarer les revenus du covoiturage à condition de respecter 3 conditions :
– vous effectuez le déplacement  pour votre propre compte,
– le prix de votre voyage n’excède pas le montant des frais engagés divisés par le nombre de voyageurs : à savoir le péage et le carburant (à calculer selon le barème kilométrique établi par le Ministère des Finances),
– vous gardez à votre charge une part du prix du carburant et du péage occasionné par le trajet.

¬ Comment les sites de covoiturage en ligne fixent-ils les prix ?

Les sites de covoiturage en ligne les plus vertueux conseillent les conducteurs sur les sommes maximales qu’ils peuvent demander aux passagers au titre du partage des frais. Ils mettent des alertes pour éviter que ces sommes ne soient considérées comme un revenu imposable.

Ils se rémunèrent en prélevant généralement des commissions sur les sommes échangées. Le paiement est réalisé en ligne au moment de la réservation, cela permet de filtrer les demandes et de sécuriser le versement.

Comment éviter les pièges du covoiturage ?

Vous participez à un covoiturage pour la première fois en tant que conducteur ? Voici les erreurs à éviter pour bien covoiturer.

Piège N°1 : Vous êtes submergé d’appels inutiles

– Pensez à être clair dans votre texte, stipulez si vous souhaitez des voyageurs non fumeurs, sans animaux, voire, si vous êtes une femme, que vous ne souhaitez pas d’hommes.
– Notez clairement le lieu de départ et d’arrivée, cela vous évitera d’être importuné par des coups de fil. Refusez les passagers qui demandent systématiquement de dévier de votre itinéraire, ils ont souvent tendance à en abuser : le covoiturage est un service que vous leur rendez en tant que conducteur. Sur les sites de covoiturage, il est d’ailleurs souvent déconseillé d’accepter un détour qui excéderait 20 kilomètres.

Piège N°2 : Des passagers peuvent chercher à vous abuser

– N’oubliez pas que l’usurpation d’identité est monnaie courante, n’envoyez jamais la photocopie de votre permis, présentez-le le jour J avec un certificat d’assurance.
– Evitez de prendre un groupe de 3 ou 4 personnes qui se connaissent déjà, on n’est jamais trop prudent.

Piège N°3 : Un passager ne donne plus signe de vie

– Avant le départ : Si vous n’arrivez pas à joindre le voyageur au numéro indiqué pour confirmer le rendez-vous, après plusieurs relances sur le site de covoiturage et par sms, vous pouvez annuler sa réservation en indiquant que la personne n’est pas joignable. Une place sera alors à nouveau disponible sur la plateforme de covoiturage.
– A l’heure du départ : Si le passager ne se présente pas au rendez-vous au plus tard 15 minutes après l’heure convenue, vous percevez normalement le montant convenu, comme si le trajet avait eu lieu. Les frais de services sont conservés par le site de covoiturage.

Piège N°4 : Un passager vous pousse à bout

Face à un problème de non-respect, BlaBlaCar a rédigé dès 2015 une charte qui exhorte ses utilisateurs à ne pas adopter de comportements discriminatoires. Néanmoins, à la suite d’un trajet désagréable en covoiturage, vous disposez d’un délai de 24 heures pour présenter une réclamation ou motiver le fait que vous ayez dû débarquer un passager ingérable.
– En l’absence de contestation de votre part dans cette période, la confirmation du trajet est acquise et le dossier est clôturé, le versement effectué.

Bon à savoir :
Pour étayer une réclamation ou déposer une plainte, n’oubliez pas d’apporter tous les éléments de preuve possibles, des témoignages des autres passagers, l’enregistrement d’un échange verbal particulièrement violent… Pour prévenir tout cas de litige, nous vous conseillons aussi de souscrire un contrat de Protection Juridique
Par exemple, si un passager cherchait à porter plainte contre vous, vous seriez conseillé par un juriste expert et vous pourriez bénéficier d’une prise en charge de vos frais de justice sous réserve que votre position soit fondée.

Sophie V de Dunkerque (conducteur « Ambassadeur » sur BlaBlaCar) nous raconte un voyage infernal entre Düsseldorf et Lille.
« J’ai toujours des passagers agréables jusqu’au jour où j’ai proposé un covoiturage sur Düsseldorf-Lille… 5 h d’un cauchemar que je n’oublierai jamais.
1ère incivilité :  Monsieur X arrive avec 20 minutes de retard sans s’excuser… son motif est qu’il a une batterie de téléphone faible.
2 ème incivilité : Il me demande de lui prêter mon smartphone pour confirmer à ses amis son heure d’arrivée… Je découvre plus tard sur ma facture qu’il en a profité pour contacter des amis à l’étranger. Il avait effacé la trace de ses contacts, c’était donc un acte assumé.
3ème incivilité : Il me demande 3 pauses techniques en hurlant comme un enfant qu’il ne peut pas se retenir… j’essaie de le calmer. En revenant de l’une de ces pauses, il décide de s’étaler sur mes sièges pour déguster une glace et une salade alors que j’ai repris la route, et me met devant le fait accompli.
4ème incivilité : Il démonte la tablette située à l’arrière de mon siège alors que je conduis, je me raccroche au volant pour rester droite… elle « faisait de la résistance », selon lui.
5ème incivilité : Il me demande de le laisser sur une aire d’autoroute à 80 km du lieu d’arrivée, en fait il me fait sortir de l’autoroute et passer un péage. J’ai signalé son comportement sur le site avec le témoignage du second passager qui était terrorisé ! »

Le covoiturage nécessite-t-il une assurance particulière ?

La réponse est clairement non. Comme tout propriétaire d’un véhicule à moteur, le conducteur a l’obligation légale de souscrire une garantie responsabilité civile (également appelée assurance au tiers). Cette garantie couvre les dommages qui peuvent être occasionnés aux passagers lors d’un sinistre. Sauf s’ils ont commis une faute inexcusable, cause exclusive de l’accident.
Des passagers indélicats ou maladroits peuvent casser un accoudoir, une tablette ou un bouton pour ouvrir les fenêtres, arracher le cuir ou le tissu qui recouvre vos sièges, voire le lacérer avec un couteau dans un moment de colère. Si c’est involontaire de sa part, vous pourrez mettre en jeu l’assurance Responsabilité Civile incluse dans son contrat Multirisques Habitation s’il en possède un. Mais en cas d’agression volontaire, il faudra porter plainte. Là encore, posséder un contrat de Protection Juridique est utile pour vous aider à défendre vos droits et vous accompagner dans la résolution des litiges.

Vous proposez un covoiturage domicile-travail

Dans le cadre du trajet aller-retour pour le travail, on peut trouver des personnes intéressées par un covoiturage quotidien. Il s’inscrit dans le cadre du covoiturage classique. Vérifiez simplement que votre contrat d’assurance auto couvre bien ce type de trajet, que vous le fassiez à titre  amical ou dans le cadre du covoiturage.

Céder le volant à l’un de ses passagers n’est pas anodin

Si vous souhaitez laisser le volant à l’un de vos passagers, vérifiez que votre contrat d’assurance auto vous le permette, comme c’est souvent le cas.
– Il peut arriver que votre contrat vous interdise catégoriquement de prêter votre voiture (option « conduite exclusive »). Là encore, la situation est la même que vous prêtiez le volant dans le cadre d’un covoiturage ou pas.
– Vous pouvez aussi découvrir qu’une franchise restera à votre charge en cas de prêt de votre voiture à un conducteur non déclaré au contrat, s’il cause un accident… il est possible de la supprimer, moyennant le versement d’une surprime. Si le conducteur responsable de l’accident est blessé, il sera indemnisé à la condition que le contrat d’assurance comporte une garantie facultative couvrant les dommages corporels subis par tout conducteur autorisé.

Même si votre contrat vous le permet, n’oubliez pas qu’en cas d’accident causé par un autre conducteur, c’est vous qui subirez le malus et devrez payer la franchise. Et que la plupart des contrats d’assurance prévoient une franchise plus élevée si le conducteur est novice et possède son permis depuis moins de 3 ans,

Il est conseillé de prendre une assistance dépannage

En cas de panne ou d’accident matériel occasionnant un retard ou l’impossibilité de rejoindre le lieu de destination, le passager covoituré ne peut prétendre à aucune indemnisation.
Mais c’est une source de galères à gérer pour le conducteur. Pour y faire face,
il peut souscrire sur le site de covoiturage une assurance qui apporte des garanties complémentaires pouvant se révéler très utiles.

Ainsi, certaines plateformes comme BlaBlaCar mettent à disposition des garanties spécifiques comme le remorquage, l’acheminement du conducteur ou des passagers à destination ou l’hébergement si nécessaire, dans le cadre d’une assistance baptisée « Arrivée à destination ». Vérifiez qu’elle ne fasse pas doublon avec l’assistance comprise dans votre contrat d’assurance auto.

Vous l’aurez compris, comme toute activité, le covoiturage n’est pas sans risques.

Pour faire face à tous les types de contentieux, que vous soyez conducteur ou passager, AvoCotés Protection Juridique vous fournit une assistance juridique en droit français pour régler des différends, défendre vos droits…  
Avec cette assurance, vous pourrez exercer des recours pour obtenir réparation lorsque vous êtes spolié, victime de dégâts… Vous bénéficiez aussi d’une prise en charge de vos frais de procédure pouvant aller jusqu’à 50 000 euros.  Naturellement seuls seront couverts par votre contrat les litiges nés après la souscription.

Alors prenez-les devant… Appelez vite le 0805 410 001 (service et appel gratuits) pour en savoir plus sur l’assurance AvoCotés Protection Juridique. Nos experts sont là pour répondre à vos questions.